Un écrit d’invention.

dimanche 22 novembre 2015


Fatalité

Une froide nuit d’hiver. Près d’une cheminée. Assit sur une chaise à bascule faite de bois, il lisait. Lassé, il déposa de sa main droite l’ouvrage intitulé  On ne badine pas avec l’amour d’un certain Alfred De Musset laissant apercevoir sur son poignet, un code. 1995.
Froid et sombre. Recroquevillée sur elle-même au fond d’une pièce étroite, elle tremblait. Elle ne voyait pas grand-chose et distinguait à peine un escalier en face d’elle.  Elle  se répéta plusieurs fois les seules choses dont elle se souvenait. « Je m’appelle Anjela, je suis dans une cave et j’ai froid. Je ne sais pas comment j’ai atterri là, mais ce qui est sûr c’est que j’ai affreusement mal au niveau des côtes. »
La fille fut surprise par le grincement d’une porte qui s’ouvrait. Lorsque la lumière  pénétra et dissipa l’obscurité, elle plissa les yeux. En effet cela faisait longtemps qu’elle était dans le noir total. En voyant une silhouette se dessiner dans l’encadrement de la porte elle eut un mouvement de recul. L’individu s’approchait à pas lents. Il descendait marche après marche, tel le balancier d’une pendule. La jeune fille le détailla sans pouvoir bien analyser son visage sous l’effet du contre-jour. Il était grand, de corpulence moyenne et les cheveux courts. Elle tressaillit quand il ne fut qu’à quelques pas d’elle. « Je vous en prie ! Laissez- moi partir. Je ne dirais rien à personne. Je vous le jure. » parvint-elle à articuler. Il rétorqua d’un ton ironique « Tu n’iras nulle part ma jolie. » Puis il s’approcha, d’encore plus près, ce qui donna à Anjela des frissons de terreur. Il n’était plus qu’à quelques centimètres de son visage quand soudain, on entendit frapper à la porte. L’homme maugréa ;  frustré,  il se releva, monta les marches deux par deux et claqua la porte.
La captive était sous le choc. Néanmoins elle remarqua un filet de lumière anormal. Eclair. La porte n’était pas complètement fermée. Le son d’une autre porte qui claquait puis, le vrombissement d’un moteur se fit entendre. « C’est maintenant ou jamais. » songea-t-elle. Elle prit son courage à deux mains et s’élança. Après avoir monté l’escalier qui lui parut interminable, elle traversa un long couloir et atteignit ce qui semblait être une cuisine, ou du moins ce qui en restait. Elle repéra une porte de service et se dirigea vers celle-ci.
Enfin sortit de la bâtisse, Anjela se retrouva dans une petite cour. Elle courut vers la gauche où elle pouvait distinguer une forêt sombre. Elle ne savait pourquoi mais son instinct le lui dictait. La fugitive courait à vive allure. Tout à coup, elle sentit quelque chose.  Non, quelqu’un. Il était là. Juste derrière. Le sentiment d’être à nouveau à sa merci lui glaça le sang. Elle se retourna brusquement pour lui faire face, mais rien. Il n’y avait absolument rien, ni personne. En reprenant sa course effrénée elle trébucha sur une racine d’arbre et se retrouva à terre. Son cœur battait la chamade. Elle se ressaisit et se releva totalement désorientée. Il ne fallait pas qu’elle craque en si bon chemin. Anjela observa attentivement tout autour d’elle. De quelle côté était-t- elle arrivée ? Elle ne s’en souvenait plus. Anjela pris l’initiative d’aller vers la gauche. Arrivée à une intersection elle prit à nouveau le chemin de gauche. Quand soudain elle reconnut un arbre. « Impossible, je n’ai pas rebroussé chemin ! » se-dit-elle. Elle continua son avancée sans s’en soucier. Elle aperçut au loin une faible lueur. Celle d’une maison. Convaincue d’être sauvée, la jeune fille se précipita vers la source de lumière. Plus elle se rapprochait, plus elle pouvait discerner une ancienne bâtisse et une porte principale très imposante. Une voiture parquée à la droite de l’édifice était couverte de boue. Tous ces détails lui semblaient familiers mais elle n’arrivait pas à souvenir si cela était réel ou uniquement le fruit de son imagination. Elle ne prit pas le temps d’approfondir ses hypothèses et trancha, c’était dû au choc. Sa mémoire lui jouait donc des tours.
Aussitôt arrivée,  elle frappa avec rigueur à la porte. Un homme lui ouvrit. Il paressait étonné qu’on le dérange à une heure si tardive. Plus étonnant encore, il était vêtu d’un grand manteau et de bottes boueuses. Anjela en déduisit qu’il venait à peine de rentrer d’une balade nocturne. L’individu écarquilla les yeux en voyant l’état dans lequel se trouvait la fille. Cette dernière s’exclama les larmes aux yeux « Je vous en supplie aidez-moi ! Il me poursuit. Il me veut du mal. » « Entrez vite ! Je vais appeler des secours et vous aider. », répondit-il d’un ton qui se voulait rassurant. Elle ne se fit pas prier et entra. Il faisait bien chaud à l’intérieur grâce au feu. Devant l’âtre se trouvait une chaise à bascule en bois. Le bon Samaritain referma la porte de sa main droite, où l’on distinguait sur son poignet, un code. 1995.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Un commentaire fait toujours plaisir ! :)