Symphonie Pastorale - André Gide

jeudi 10 décembre 2015


Auteur: André Gide

Editeur: Folio 

Date de publication: 09 Octobre 2008

Nombre de pages: 150

Ma note: 
2.7/5

Synopsis:
 "Un pasteur recueille une jeune aveugle à présent orpheline et qui n'a jamais été éduqué. Ce dernier décide de se charger de l'instruire. Après un longue période sans résultat fructueux, il finit par obtenir un sourire pour finalement réussir à parler. Au fil du temps un lien se créer entre  eux, de l'amour. Mais le pasteur lui refuse de l'interpréter ainsi..."


Mon Avis:

Etant donné que c'était un livre à étudier en français, mon commentaire est divisé en deux parties. Les ressentis du lecteur sont en réalité principalement les miens, mais je devais le formuler ainsi.
Je trouve ce début assez intriguant. En effet,  le narrateur-personnage qui est un pasteur et dont on ne connait pas le nom, parle de Gertrude. Il s'avère que le lecteur ne connait aucun de ces deux personnages. Ce n'est que plus tard que l'on peut en apprendre davantage sur cette Gertrude mais le narrateur-personnage quant à lui reste anonyme.  
 Ce roman est épistolaire, c'est un genre que j'affectionne très peu. Cependant l'histoire est plus contée que raconté tel un journal intime, (comme pour le Journal d'Anne Frank que je n'ai vraiment pas apprécié.)  ce qui me dérange beaucoup moins. 
 Le lecteur peut observer une analepse servant à raconter le parcours de Gertrude. La méthode d'apprentissage qu'entreprend le narrateur-personnage  me paraît ne pas pouvoir être concluant. 
 La jalousie d'Amélie fait régner le doute. Pourquoi serait-elle jalouse de l'attention que porte son mari envers une petite fille aveugle ? De plus elle utilise à plusieurs reprises le fait que ce dernier ne s'est jamais occupé de ses propres enfants de cette manière. A la page 55,  le lecteur apprend ce que signifie le titre de cet ouvrage. La symphonie pastorale s'avère être une composition musicale. Au fur et à mesure que l'histoire s'approfondie, les gestes du pasteur envers Gertrude devienne de plus en plus étranges, qui ne semble pas être de "nature paternel" mais plutôt celui d'un admirateur. La réaction qu'il a eu quand son fils, Jacques lui a déclaré son amour pour Gertrude n'a fait que confirmer ce constat. En ce début de roman quelques doutes se dissipent tandis que d'autres apparaissent.  La plume de cet écrivain me plait bien et donne envie de lire la suite.  En cette fin de roman, j'ai l'ai tout d'abord trouvé ennuyante dû au peu d'action qu'on peut y trouver. Mais finalement, dans cette deuxième partie se trouve un crescendo d'émotions.  
Le doute qui planait sur le fait que le Pasteur ai des sentiments pour Gertrude n'est que confirmé. Les sentiments sont par la suite amplifiés. J'ai pu aussi confirmer que le narrateur-personnage est anonyme du début jusqu'à la fin du livre. 

Attention à partir d'ici spoil !

Alors que la jalousie d'Amélie envers Gertrude s'adoucit, l'amour qu'éprouve le Pasteur envers cette dernière ne fait qu'augmenter et pareil pour elle. Le lecteur peut observer d'un côté deux amours à sens unique, d'abord celui d'Amélie, qui dans le passé était partagé et puis celui de Jacques. D'un autre côté, un amour partagé, mais douloureux. En effet le Pasteur étant déjà marié n'est pas censé en aimer une autre. De plus ce n'est qu'une enfant. Le pasteur semble satisfait du départ de Jacques pour une durée d'un mois. Pendant ce temps, Gertrude ne cesse d'apprendre de nouvelles choses. Mais elle sait pertinemment qu'on ne lui révèle qu'une part de la vérité. Le Pasteur souhaite préserver son innocence de la dure réalité. Mais cette dernière ne souhaite pas être heureuse dans l'ignorance. Ce passage permet au lecteur de se questionner s'il serait préférable d'être heureux et ignorant ou bien de connaître la vérité et ne plus goûter à la joie. Lorsque le Pasteur apprend que Gertrude a des chances de se faire opérer, il n'éprouve aucune émotion distincte. Le lecteur se questionne à nouveau. Ne devrait-il pas être heureux ? Il apprend par la suite que le Pasteur redoute que Gertrude ne l'aime plus autant en le voyant. Cette dernière recouvre bien la vue. Il s'avère qu'elle ne s'est pas souciée du physique. Elle s'est focalisée sur un détail qu'elle ne croyait pas aussi flagrant. En effet elle voit à présent la tristesse profonde qu'elle a causé à Amélie. Grâce au point de vue du Pasteur le lecteur a pu connaître ses émotions lorsqu'il a appris que Gertrude c'était jeté dans l'eau. Cela met le lecteur dans tous ses états, il finit par être angoissé comme le personnage.  Même si le lecteur savait que Gertrude avait prévu de se tuer, il n'en reste pas moins très ému.  En cette fin de roman, le lecteur ne peut être que touché par cet amour innocent qui tourne au drame et cet acte très courageux d'une si jeune personne. Cette ouvrage permet d'ouvrir les yeux sur le monde et dans profiter à sa juste valeur. J'ai beaucoup apprécié ce livre de par la sincérité des sentiments dégagés, mais aussi part la vision nouvelle de notre monde apporté par le point de vue d'une aveugle.  L'innocence des personnages m'a touché. J'ai apprécié la plume de cet auteur qui est assez simple à lire.
Je vous conseille donc ce livre si vous appréciez les classiques. Il n'est selon moi pas vraiment adapté pour les "jeunes adolescents" en dessous de 15 ans, puisque le suicide est évoqué et peu recommandé à cet âge-là.





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